Au-delà du "Starter Pack" : La quête d'authenticité dans nos avatars numériques

Dans un monde où notre présence en ligne devient presque aussi importante que notre existence physique, la façon dont nous nous représentons numériquement prend une nouvelle dimension.

La tendance des "starter packs" personnalisés qui envahit nos fils d'actualité mérite qu'on s'y attarde. Ces représentations figées en boîte, ces figurines à notre effigie, que nous disent-elles vraiment sur notre rapport à l'image et à l'identité ?

Pourquoi ai-je réalisé ces comparaisons ?

Parce que loin de n’être que critique, je teste, pour en connaitre aussi les limites ou les bienfaits. Chacun fait ce qu'il veut de ces technologies, de ses données ainsi fournies (selfies et autres) mais le faire en conscience est mieux.

Les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn sont ils une bonne idée pour poster ce type d’images générées ? Pour attirer des clients, des entretiens d’embauche, ou simplement se faire connaitre ? C’est la question qui m’a animé en faisant l’exercice.

La standardisation silencieuse de nos représentations

Les "Ganakel Packs" que vous découvrez ici illustrent parfaitement ce phénomène. À première vue attrayants, ces packs présentent une version stylisée sous forme de figurine accompagnée d'accessoires emblématiques: smartphone, ordinateur, tasse de café... L'ensemble forme un tableau cohérent et esthétique qui séduit immédiatement l'œil.

Mais regardons plus attentivement. Cette cohérence visuelle est obtenue au prix d'une standardisation poussée. Le format de la boîte, la pose du personnage, les accessoires choisis - tout répond à des codes visuels préétablis qui, s'ils facilitent la reconnaissance immédiate, gomment aussi les aspérités et particularités qui font l'unicité d'une personne. C’est trop parfait, lisse et non représentatif, pas authentique.

Portrait généré vs portrait personnalisé : un fossé révélateur

La comparaison entre le portrait généré automatiquement et sa version retravaillée pour plus de ressemblance révèle des différences profondes qui vont bien au-delà de simples ajustements cosmétiques.

J'ai pourtant fourni une image de moi de bonne qualité, mais le visage n'est pas ressemblant sur l'image de gauche générée par ChatGPT.

Ce que l'automatisation ne saisit pas

Le portrait généré présente plusieurs limites flagrantes:

·            Un visage générique basé sur des moyennes algorithmiques plutôt que sur les spécificités d'un individu. ChatGPT ne le comprend pas, car il n’est pas fait pour cela.

·            Un regard standardisé dépourvu de la profondeur et de l'intentionnalité qui caractérisent un être unique

·            Des proportions faciales approximatives qui obéissent à des « canons » préétablis plutôt qu'à la réalité physionomique

·            Une expression figée qui pourrait s'appliquer à n'importe qui, sans capturer la singularité d'une présence

La renaissance par la personnalisation

À l'inverse, le portrait personnalisé rétablit ce qui fait l'essence même d'une représentation fidèle:

·            Une expressivité authentique d'un regard qui transmet une présence spécifique

·            Les proportions uniques entre les différents éléments du visage, respectant la structure osseuse particulière

·            Les micro-détails distinctifs comme la forme précise des yeux, la manière dont la barbe est implantée, ou les subtiles asymétries naturelles

·            La dynamique particulière entre tous ces éléments qui créent une impression de vie reconnaissable

Un phénomène qui nous concerne tous : Rester soi-même ou se fondre dans les moules ?

Cette problématique dépasse largement le cadre d'une simple anecdote visuelle. À l'heure où beaucoup d'entre nous passent presque autant de temps en ligne que dans le monde physique, la question de notre représentation numérique touche à des enjeux fondamentaux:

·            Notre rapport à l'authenticité dans un environnement qui pousse à la standardisation

·            La tension entre conformisme et expression de soi sur les plateformes sociales

·            La valeur que nous accordons à notre unicité face aux algorithmes qui tendent à nous homogénéiser, voire nous dissoudre.

La technologie peut-elle capturer notre essence?

Les outils de génération d'images deviennent chaque jour plus sophistiqués, mais cette comparaison nous rappelle leurs limites fondamentales. Ces technologies, aussi avancées soient-elles, opèrent principalement par moyennes statistiques et reconnaissance de schémas, de patterns généraux. Elles peinent encore à saisir ce « je-ne-sais-quoi » qui fait qu'un regard est immédiatement reconnaissable par nos proches.

Le regard humain, lui, reste inégalé dans sa capacité à percevoir et reproduire les subtilités qui font l'unicité d'un visage. La modification manuelle du portrait généré n'est pas qu'un simple ajustement technique - c'est une réaffirmation de notre individualité face aux algorithmes homogénéisant.

Et je précise que cela été fait rapidement, sans de grandes retouches.

Au-delà des "starter packs"

Cette réflexion nous invite à considérer plus largement notre présence numérique. Sommes-nous prêts à accepter des représentations approximatives de nous-mêmes pour le confort d'un format standardisé et facilement partageable? Ou souhaitons-nous préserver dans l'espace numérique la richesse et la complexité qui caractérisent notre existence physique?

Les "starter packs" et figurines personnalisées, ou encore la prochaine tendance… continueront sans doute de proliférer sur nos écrans, et leur attrait visuel n'est pas près de s'estomper.

Mais peut-être pouvons-nous les aborder avec un regard plus critique, conscients de ce qu'ils capturent - et surtout de ce qu'ils laissent de côté.

Dans un monde qui pousse à l'uniformisation, la quête d'authenticité dans nos représentations numériques n'est pas un simple caprice esthétique. Elle témoigne d'une résistance essentielle: celle qui consiste à affirmer que même dans l'univers des pixels et des algorithmes, notre singularité mérite d'être préservée.

Nous sommes uniques ! Restons-le.

Et SURTOUT…

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