Le paradoxe du contenu gratuit : entre exigences, contradictions et hypocrisie silencieuse

Oui, c'est mon visage sur celui du commandant Massoud, qu'on n'a pas voulu écouter et qu'on n'a pas soutenu. Cela en fera réfléchir certains… peut-être ? (je n'y crois pas vraiment).

Le contenu gratuit : un confort devenu exigence

Internet a habitué les utilisateurs à consommer du contenu sans jamais rien payer : tutoriels, vidéos, podcasts, articles, images, expériences interactives.

Tout est là, à portée de clic, gratuitement. Ce qui relevait autrefois du luxe ou d’un engagement passionné est devenu une attente implicite.

Mais derrière ce contenu gratuit, il y a du temps, des compétences, des outils, des choix, des renoncements. Ce que beaucoup oublient, c’est que la gratuité n’a jamais voulu dire “sans effort”. Au contraire, elle est souvent le fruit d’une volonté forte de partager, de transmettre, de créer du lien.

Et pourtant, plus le contenu est gratuit, plus l’exigence devient démesurée. On ne tolère plus l’imperfection. On juge la forme avant de comprendre le fond. Et dans ce monde où tout est à disposition, on oublie trop facilement de dire merci, de partager, de soutenir.

L’ironie des critiques : “Pas d’IA, mais pas de soutien non plus”

Je le vis personnellement sur Ganakel.com : un site gratuit, sans publicité, sans financement, sans “partenariat sponsorisé”, sans don, sans collecte.

C'est le cas de nombreuses autres personnes, à des niveaux différents. Soutenez-les, soutenons-les.

J’y partage des ressources, des analyses, des projets concrets autour de la 3D, de la VR, des expériences numériques. Et oui, parfois, j’expérimente avec des outils IA. Pourquoi ? Parce que je suis curieux. Parce que je cherche. Parce que je veux tester, comprendre, avancer avec les moyens que j’ai.

Mais à chaque tentative de génération audio avec notebook LM, les critiques tombent : – “C’est généré par IA ? Bof.”

– “Ça manque de chaleur.”

– “Tu devrais faire ça à la main, ou avec ta propre voix.”

Et quand je publie un projet long, intégralement fait sans IA ?

Silence. Zéro partage. Zéro commentaire. Aucune trace.

C'est le cas de nombreuses vidéos, pas parfaites certes, mais qui m'ont demandé deux semaines de travail chacune !

Celle-ci particulièrement ! Avec de nombreuses ressources en lien, mais les gens ne lisent pas !

Ce paradoxe est glaçant : ceux qui veulent de l’authentique ne le soutiennent pas. Ceux qui rejettent l’IA refusent pourtant d’aider ceux qui l’évitent. Et finalement, les seuls à parler sont souvent ceux qui critiquent.

L’injonction contradictoire : “Sois humain, sois parfait, sois gratuit… mais tais-toi”

Aujourd’hui, on voudrait que chaque créateur :

·         produise vite, comme une machine,

·         soit original, mais sans moyens,

·         reste humain, mais irréprochable,

·         publie régulièrement, mais gratuitement,

·         évite l’IA, mais atteigne la qualité des grosses productions.

Mais cette exigence est intenable. Ce qu’on attend d’un créateur gratuit, c’est le niveau d’une production professionnelle… sans aucun des moyens d’un professionnel. Ni équipe. Ni financement. Ni temps rémunéré.

C’est comme demander à un artisan de te fabriquer un meuble sur mesure, en bois noble, avec finition parfaite… mais gratuitement, et en lui reprochant d’avoir utilisé une visseuse électrique.

Le problème n’est pas l’IA, mais le refus de nuance

Ce qui m’inquiète, ce n’est pas l’intelligence artificielle. Ce sont les discours sans nuance. Ceux qui transforment chaque usage de l’IA en trahison. Ceux qui veulent un monde tout blanc ou tout noir. Alors que la réalité est beaucoup plus subtile :

·         Certains utilisent l’IA comme un outil d’exploration.

·         D’autres s’en servent pour tester des idées rapidement.

·         Et d’autres encore refusent l’IA par choix artistique ou éthique.

Et tous ces chemins sont valables, tant qu’ils sont transparents, sincères, assumés. Ce qu’on devrait interroger, ce n’est pas “IA ou pas IA ?” mais “Quel est le message ? Quelle est la démarche ? Y a-t-il un vrai travail derrière ?”

Il y a ceux qui s’arrêtent à « ce podcast est généré par IA ».

Et ceux qui continuent à lire : « il sert AVANT TOUT à vous inviter à lire l’article sur ganakel.com »

Ce que je propose : un appel au soutien sincère, pas à l’indignation sélective

Ganakel, c’est aussi un espace de recherche, d’échange, de transmission. Pas une machine à contenu. Pas une vitrine d’ego. Mais un endroit où je propose, j’expérimente, je partage. Et oui, parfois avec IA, parfois sans. Mais toujours avec exigence, avec passion, avec honnêteté.

Alors je pose cette question :

❓ Pourquoi applaudit-on les grosses productions IA, mais critique-t-on les petites créations expérimentales ?

❓ Pourquoi exige-t-on l’authenticité sans jamais la soutenir ?

❓ Pourquoi juge-t-on un créateur indépendant sur ses moyens, plutôt que sur son intention et son engagement ?

En conclusion : soutenir, ce n’est pas donner de l’argent. C’est s’impliquer.

Soutenir un projet gratuit, ce n’est pas forcément sortir la carte bleue. C’est :

·         Lire jusqu’au bout.

·         Partager un lien.

·         Envoyer un retour constructif.

·         Exprimer un avis honnête.

·         Valoriser le travail sincère.

La gratuité ne doit pas être une excuse à l’ingratitude. Le rejet de l’IA ne doit pas être une excuse à l’inaction. Et l’exigence de qualité ne doit pas être une arme contre ceux qui font de leur mieux, seuls, sans soutien, dans l’ombre.

Je continuerai à créer tant que je peux, parce que je crois à la puissance de la curiosité, de la transmission et du lien.

Mais j’invite chacun à regarder au-delà des outils, au-delà des débats à la mode, et à reconnaître le travail réel.

Celui qu’on ne voit pas toujours, mais qui est là, profondément humain.

 Ganakel.com – Restez curieux.